- féminité
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• XIIIe; de féminin1 ♦ Caractère féminin; ensemble des caractères propres à la femme. ⇒ féminitude. Accepter, refuser sa féminité. « Le degré de “masculinité” ou de “féminité” » (J. Rostand).2 ♦ Ensemble des caractères correspondant à une image sociale de la femme (charme, douceur, délicatesse) que l'on oppose à une image sociale de l'homme. Cette jeune fille manque de féminité. « une femme qui joue la féminité à l'excès, la faiblesse, la fragilité, la puérilité » (M. Perrein).féminitén. f. Ensemble des qualités propres à la femme ou considérées comme telles.⇒FÉMINITÉ, subst. fém.Ensemble des caractères spécifiques — ou considérés comme tels — de la femme. Synon. rares et vieillis féminilité, féminéité; anton. masculinité, virilité. Une lettre admirable de finesse, d'élégance, de féminité (LÉAUTAUD, Journal littér. 1, 1904, p. 121). Laure (...) toute sa vie avait connu dans sa féminité la plus secrète, des douleurs régulières auxquelles elle n'avait jamais pu s'habituer (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 499) :• 1. L'œuf fécondé contient dans ses chromosomes des gènes de masculinité et des gènes de féminité : les premiers l'emportent dans l'œuf destiné à produire un mâle...CUENOT, J. ROSTAND, Introd. génét., 1936, p. 42.SYNT. Type, idéal de féminité; trésor de la féminité; paradoxes, ensorcellements de la féminité; féminité un peu animale; nuire à la féminité; être la féminité même; accepter, refuser, renier sa féminité.Rem. Emploi isolé du mot au plur. Don Juan le condottiere de l'équipée érotique et de la séduction innombrable, le conquérant des mille et une féminités (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 132).— Péj. [Chez un homme] Absence de virilité, caractère efféminé :• 2. ... en dépit de leurs tares physiques, de leur afféterie, de leur apparente féminité, mes confrères étaient des manières de soldats, ils risquaient leur vie en francs-tireurs dans de mystérieux combats...SARTRE, Mots, 1964, p. 140.— PSYCHOL. Ensemble des ,,caractéristiques différentielles admises de la femme, liées biologiquement au sexe pour une part mais, pour une plus grande part conditionnées par l'influence du milieu sociopolitique et religieux`` (PIÉRON 1973).Rem. LITTRÉ atteste l'emploi du mot en gramm. pour signifier « qualité de ce qui est féminin » et donne le syntagme la féminité d'un mot.REM. 1. Féminéité, subst. fém., rare, synon. Elle poussa un cri et, par un mouvement d'irrésistible féminéité, jeta ses deux bras autour du cou de son compagnon d'exil (BLOY, Désesp., 1886, p. 310). Manifestement, ce qu'il [Baudelaire] vise à travers telle femme qui passe (...) ce n'est pas la féminéité (SARTRE, Baudelaire, 1947, p. 211). 2. Féminilité, subst. fém., vieilli, synon. Le dévoilement d'émotions délicates et de pudeurs raffinées, enfin, toute l'inconnue féminilité du tréfond de la femme (...) voilà ce que je demande (E. DE GONCOURT, Faustin, 1882, p. 111). Des Esseintes rentra dans son rôle d'homme momentanément oublié; ses impressions de féminilité, de faiblesse, de quasi-protection achetée, de peur même, disparurent (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 140). Usité dans la seconde moitié du XIXe s. où on le rencontre dans l'écriture artiste.Prononc. :[feminite]. Étymol. et Hist. 1265 (B. LATINI, Trésor, éd. F.-J. Carmody, I, 146, p. 137, 1 25). Dér. du rad. du lat. femina (femme). Fréq. abs. littér. :35. Bbg. HOFFMANN (P.). Atomisme et génétique. R. de Synthèse. 1966, n° 41/42. — MAULNIER (T.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 97-98. — QUEM. DDL t. 6 (s.v. féminilité).féminité [feminite] n. f.ÉTYM. V. 1265; repris et diffusé fin XIXe; de féminin.❖1 Caractère féminin; ensemble des caractères propres à la femme. ⇒ Féminitude. || Accepter, refuser sa féminité.1 Cette coupe (de visage) prenait un caractère plutôt masculin. Mais il y a beaucoup de féminité dans la chair d'un brun pâle, et même, du côté des yeux noirs, entourés d'un cerne, une féminité meurtrie.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XVI, p. 116.2 (…) divers facteurs non biologiques (…) influent sur le degré de « masculinité » ou de « féminité » (…)Jean Rostand, l'Homme, p. 99.2.1 La Féminité en général, étoile de première grandeur, brille au centre d'une constellation d'astres particuliers où nous apercevons la Spontanée, la Naturelle, la Cultivée, la Joueuse, l'Amoureuse, bref les rôles que la Féminité suscite et maintient dans son influx. Caractères ? Non. Natures ? Non. Pseudo-natures, produits de culture c'est-à-dire formes pures entourées de facticités.Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 320.♦ Spécialt, psychan. Notion qui recouvre des significations biologique (caractères sexuels primaires et secondaires), sociologique (fonctions réelles et symboliques attribuées à la femme — et à l'homme — dans une civilisation donnée), et psychosexuelle, intriquée avec les précédentes. — Contr. : masculinité.2 Péj. (sujet masculin). Absence ou manque de virilité.2.2 (…) en dépit de leurs tares physiques, de leur afféterie, de leur apparente féminité, mes confrères étaient des manières de soldats (…)Sartre, les Mots, in T. L. F.REM. Féminéité, indiqué par le Larousse du XXe siècle, est aujourd'hui inusité, de même que fémininité, enregistré par Littré.3 De la féminéité de l'Église, comme raison de son omnipuissance.Baudelaire, Journaux intimes, « Fusées », II.
Encyclopédie Universelle. 2012.